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Le Cercle Médiéval en police de caractère adaptée


Légendes carlovingiennes

La famille de Charlemagne
et ses descendants

CHAPITRE XXIV

Le roi Louis d'Aquitaine

Miniature contemporaine de l'école de Fulda datant de 826 représentant Louis le Pieux.

Miniature contemporaine de l'école de Fulda
datant de 826 représentant Louis le Pieux.

Le règne du grand Charles est fini, c'est la noble et douce figure de son fils Louis, roi d'Aquitaine, qui nous apparaît.

Avant de ceindre la couronne impériale, Louis le Débonnaire apprit à régner, en Aquitaine.

Quand, pour la première fois, Charlemagne alla à Rome, il fit porter avec lui son jeune fils Louis, dans une litière ; l'enfant fut sacré et couronné roi par le pape.

Plus tard, Louis, sous la tutelle du duc Guillaume, gouverna les belles provinces des Aquitains. Non content de l'avoir confié à un sage et prudent mentor, Charles appelait souvent son fils auprès de lui, craignant ou que le peuple aquitain ne devînt insolent et peu soumis au jeune prince, sachant l'empereur si éloigné, ou que son fils Louis, dans un âge si tendre, ne contractât de mauvaises habitudes, influencé par les mœurs des peuples du Midi. Une nombreuse suite devait accompagner le prince, les jeunes hommes élevés avec lui devaient lui faire cortège, conservant comme lui, au milieu même des méridionaux, le costume traditionnel des Franks. Quelquefois aussi le jeune roi devait arriver accompagné de toute une armée.

Louis, du reste, aimait l'Aquitaine ; c'était, on peut le dire, sa patrie, car il était né en Poitou. Il écoutait avec déférence les avis du saint duc Guillaume et ceux d'Arnould, ung prud'homme auquel Charlemagne bailla et commist la garde des villes et cités du pays, ceux encore des autres sages chevaliers auxquels le roi avait remis la garde des provinces comme Bourges, Poitiers, Pèrigueux, Cahours, Auvergne, Velay, Thoulouze, Bourdeloyz et Lymosin.

Sur l'invitation de son père, Louis avait fait ses premières armes en Italie, où il était allé, à la tête d'une armée, aider son frère Pépin dans ses luttes, qui furent couronnées de succès.

De retour en Aquitaine, il reçut les ambassadeurs d'Alphonse, roi de Galice, et ceux de plusieurs princes sarrasins, et il fit alliance avec eux.

Il ayma moult le peuple qu'il avoit à gouverner et le tint en franchise. Il fit remise aux Aquitains de tributs onéreux qu'ils payaient en blé, dont ils estoient fort travaillés et de tous autres truages, et ne leur faisoit nulles exactions sur eulx par impostz ne empruntz, et par ce, estoit aymè de Dieu et du monde et bien renommé par toutes terres.

Du conseil de son père, il espousa une noble dame nommée Armenias, fille du comte Hildegrand (1).

Il s'occupa très activement à faire relever les villes et les châteaux ruinés par les Sarrasins, et à bâtir de nouvelles places.

II ne se distingua pas moins par ses armes. Il prit Barcelone, et nous parlerons plus loin des péripéties de ce siège. Il parut en vainqueur dans la Septimanie et enleva aux infidèles les cités de Toulouse et de Tarascon; il soumit les Gascons révoltés, les réduisit une seconde fois en revenant d'Espagne et fit pendre les chefs de la rébellion.

Le bon roi Louis, comme plus, tard notre grand saint Louis, avoit de coustume de seoir trois fois la, sepmaine publiquement, en personne, en son palais, pour ouyr les plainctes et doleances de ses subiectz. Il gouverna si bien que, suivant la chronique, on trouvoit peu de gens qui se plaignissent de tors faictz.

Hélas ! ce bon prince qui aurait si paisiblement régné en France, dans des conjonctures moins graves, n'eut pas ce qu'il fallait pour maintenir l'unité de ce vaste empire qu'avait formé son père. Charles lui-même avait bien pu fonder, mais il est douteux qu'il eût pu conserver intacte l'intégrité de ses immenses États, composés de tant de parties hétérogènes.

Mais laissons l'histoire, et retournons à des récits plus légendaires qu'historiques.

  1. C'est Hermengarde qu'on appelle ici Armenias; cette princesse mourut à Angers vers 819, et le roi Louis épousa Judith, fille du comte bavarois Baudouin.


Chapitre XXV : Le siège de Barcelone.
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